Deux fois par jour by Enfant-de-la-louve, literature
Literature
Deux fois par jour
Deux fois par jour, tristes sœurs esseulées,
La terre et l'océan, lasses de leurs maux -
Les Hommes qui partout ravagent leur beauté -
S'aiment longuement, sans bruit, sans un mot.
L'une monte avec aux lèvres un puissant baiser
L'autre s'offre, alanguie toute entière
Et reçoit jusqu'en ses profonds secrets
Les caresses d'une langue familière.
Comme deux femmes géantes et enfiévrées,
Chacune parcourt du bout de ses doigts,
Doucement, tant que dure la marée,
La peau de l'autre en gestes délicats.
Et les rivages deviennent pour un temps
La couche immaculée de deux lesbienne
Espoirs et bontés stagnent toujours au cœur des gens.
Comme il est aisé et doux de s'en esbaudir !
Une simple brise pourtant vient les dédire,
Dépose ses graines qui y poussent comme du chiendent.
La peur enchevêtre les sols, même les plus purs,
Ne reste de remède que glaner ses fruits surs.
Alors ignoblement sourds, idiots et aveugles
Nous marchons joyeux vers notre propre désastre.
Peu importe qui, de notre bon sens nous castre,
Nous n'avons d'ouïe que pour celui qui beugle,
Lui qui justifie l'indicible dans ses oraisons
Ordonnant, nous dédouane dans notre déraison.
Abandonne ta